Projet conduit par Eleonor Rivin del Campo
Le traitement du cancer pulmonaire non à petites cellules localement avancé inopérable n’a quasiment pas changé depuis des décennies. Il se faisait par radiochimiothérapie ou radiothérapie seule, avec des résultats médiocres tant sur le contrôle de la maladie que sur la survie. Un essai clinique récent (PACIFIC) a établi un nouveau traitement pour les patients dont la maladie est stable : une radiochimiothérapie suivie par une immunothérapie améliore la survie.
Nous disposons d’une nouvelle machine de radiothérapie innovante, avec imagerie par résonance magnétique (IRM) intégrée. Nous souhaitons explorer les capacités de cette machine pour prédire les résultats de ce nouveau traitement par radiochimiothérapie suivie par immunothérapie. Aujourd’hui, les techniques d’imagerie utilisées sont le scanner et la tomographie par émission de positons (TEP)-scanner, suivie par une surveillance scannographique. Nous souhaitons à terme comparer ces approches classiques basées sur le scanner / TEP-scanner par rapport à cette nouvelle approche innovante d’IRM / TEP-IRM pour prédire les résultats de ce nouveau traitement au niveau de ses effets secondaires, de sa toxicité, du contrôle de la maladie et de la survie.
Dans le cadre de ce projet nous commencerons par analyser les images issues de la TEP-scanner et scanner avec des méthodes de radiomiques qui permettent d’appliquer des algorithmes mathématiques pour extraire automatiquement des paramètres quantitatifs. Ceux-ci seront ensuite corrélés aux variables cliniques mais aussi à des variables génomiques (telles que le nombre de mutations dans la tumeur) pour évaluer leur potentiel de prédiction (biomarqueur). Ces premiers résultats serviront de résultats de référence qui pourraient être validés et comparés avec les analyses radiomiques de l’imagerie par IRM / TEP-IRM dans un futur projet.
Ce sera le premier essai évaluant les résultats des traitements par radiochimiothérapie du cancer de poumon non à petites cellules grâce aux données de radiomiques combinant le TEP-scanner et les scanners de surveillance.
Notre hypothèse est que la connaissance de ces paramètres radiomiques doit permettre de développer un traitement plus personnalisé avec moins de toxicité, un meilleur contrôle de la maladie et une plus grande survie.
Les données de 250 patients traités à l’APHP (Hôpitaux Saint-Louis, Pitié-Salpêtrière, HEGP et Tenon) et dans le cadre du GRRAP (Groupe de Recherche en Radiothérapie de l’APHP) entre 2015 et 2019 seront utilisés. Les analyses seront calibrées sur cette première cohorte de patients puis les résultats seront ensuite validés sur une cohorte indépendante de 150 patients dont les données seront collectées dans le cadre d’un futur essai prospectif.
